8. mai, 2015
En Rhénanie, on était près de la France. Le trisaïeul de Papa avait parait-il combattu pour l’armée de Napoléon. C’était une famille juive non pratiquante comme on en trouvait beaucoup à cette époque sur les bords du Rhin, aux environs de Worms, non loin de Coblence. Mon grand père paternel, que l’on appelait Vati racontait souvent que le trisaïeul, qui s’appelait Max, comme lui, était un jour monté sur un tas de fumier et avait crié : « Vive la France ! ».Mais c’était tout ce que l’on connaissait de la France, car le train était réservé aux gens très riches, et s’appelait encore « chemin de fer » (« Eisenbahn »).
Ah, oui, on avait bien des cousins éloignés, très loin, côté Alsace, à Wissembourg, les frères Lévi, Théo et Lou-is. On parlait allemand de manière courante, ou plutôt ce dialecte rhénan, qui ressemblait au patois lorrain chuintant.
Mes grands-parents étaient négociants en vin, il y avait des vignobles le long du Rhin. Le vin était sucré, se consommait à l’apéritif, la vie était a peu près belle, on ne savait pas trop d’où l’on venait, mais on pensait aller quelque part. Les juifs de ces villages avaient pourtant une petite vie communautaire, une synagogue dans chaque village, qui siégeait modestement je l’imagine en face de l’église et du temple luthérien. Je l’imagine, parce que des synagogues, dans ces villages, il n’y en a plus, elles ont toutes été incendiées par les nazis.
On peut voir une plaque commémorative devant l'entrée du cimetière d'Obermoschel:
"Qu'en ce lieu se prolonge un silence éternel..."
Derniers commentaires
31.12 | 16:15
Merci à toi! Bonne année !
gmail
31.12 | 15:50
31 Décembre 2921 16h
Merci pour les textes et les oeuvres aussi diverses que variées.
Un plaisir renouvelé chaque année.
A l'année prochaine dans 8h !!
🦔
10.01 | 23:26
Des écritures émouvantes, des toiles qui invitent aux voyages, la tendresse du mot et du trait sans cesse renouvelé.
Il y a toujours a découvrir.
Merci.
21.03 | 11:49
Heureuse de découvrir votre site. Il me plaît.
Hilda Damman