J'ai à mon service un pigeon voyageur |
Qui
est très dévoué, très fidèle ; |
Il ne vise jamais trop court |
Et
ne dépasse pas non plus son but. |
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Je l'envoie des milliers de fois |
Quotidiennement aux nouvelles, |
Il passe par divers lieux familiers |
Pour arriver à la maison de ma bien-aimée. |
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Là, en
cachette, il regarde à la fenêtre, |
Épiant chaque regard et chaque pas ; |
En jouant,
il lui donne mon petit mot |
Et prend le sien. |
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Je n'ai plus besoin d'écrire de lettres, |
Je ne lui donne plus que mes larmes ; |
Oh, il ne les perd sûrement pas, |
Il me sert avec tant de diligence ! |
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Jour et nuit, réveillé ou endormi, |
C'est pareil pour lui,
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Tant qu'il peut voyager, voyager, |
Il est satisfait ! |
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Il ne se fatigue pas, il ne s'ennuie pas, |
Le chemin lui paraît toujours
nouveau ; |
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Il ne lui faut ni appât ni récompense, |
Ce pigeon m'est si fidèle ! |
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C'est pourquoi
je le serre souvent sur ma poitrine, |
Assuré de posséder le plus beau des trésors. |
Il
se nomme... le désir inquiet ! Le connaissez-vous ? |
Le messager de la fidélité. |
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